Tautographie

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Installation présentée lors de l’exposition En Appar’T#1 par Sans Titre, 2006 chez Mathilde Guyon.

Vinyl découpé (dimensions variables) dans le salon, la cuisine et la salle de bain.

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Crédit photographique  : Mathieu Harel-Vivier

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Tautographie, 2009

L’installation de Julien Nédélec se déploie dans le salon, la cuisine et la salle d’eau de l’appartement, avec l’inscription de trois énoncés constatifs découpés dans du vinyle adhésif noir. Regroupées sous le titre Tautographie, néologisme fait de l’association des termes « tautologie », « typographie » et « biographie », ces phrases ne disent que ce qu’elles sont, à savoir un style de police d’édition. Ainsi l’expression « je suis transparente » est découpée dans un rectangle de vinyle recouvrant un carreau de fenêtre, « je suis grasse » est en bold et « je suis standard » en Times news roman, ce qui implique une attention particulière portée aux qualités typographiques du medium qui les composent.
Bien qu’initialement très fermée dans sa conception, Tautographie s’inscrit néanmoins dans un large spectre interprétatif. Dans le cadre domestique donné, l’artiste utilise la tautologie comme un prétexte, non dans sa finalité. Proches des réalisations conceptuelles, ces statements font sens dans le cheminement de l’un à l’autre, ils s’appréhendent dans le temps de leur mise en relation. Le trait d’esprit, empreint d’humour, qui se développe ici joue avec la frontière des objets. En effet, « je suis transparente » dans le lieu de sociabilité qu’est la salon, « je suis grasse » négligemment apposée à même la porte du frigidaire dans la cuisine, et « je suis standard » sur le miroir de la salle d’eau, peuvent également faire ironiquement écho à la maîtresse de maison. Ainsi, ces déclamations recèlent plusieurs niveaux de lecture : celui distancé d’un énoncé conceptuel, et celui, plus immédiat, d’une mise en garde quotidienne qui prend sens en fonction des supports de monstration. Le néologisme qui fait titre, dans son aspect générique, ouvre alors un champ infini de production qui intègre la question du multiple, cette pratique de la variation qui parcourt de façon récurrente le travail de Julien Nédélec.

Texte de Mathilde Guillon pour Sans Titre, 2006